La parole est à vous : le pâturage de la betterave RGT BRIGADIER !

La parole est à vous : le pâturage de la betterave RGT BRIGADIER !

Romaric PUTHOD, responsable du troupeau de l’exploitation du Centre d’élevage de Poisy (74) répond à nos questions.

L’exploitation en quelques chiffres :

L’exploitation laitière haut-savoyarde du Centre d’Elevage « Lucien Biset » sert de support à la pédagogie et à quelques études, mais elle a également une réalité commerciale. Le centre de formation professionnel du réseau des Chambre d’Agriculture a pour objectif de former les futurs éleveurs laitiers de la région.

En année normale, l’exploitation est autonome en fourrage grossier (foin & regain) et en énergie grâce à l’ensilage d’épi et l’autoconsommation d’orge. Seule l’autonomie protéique n’est pas atteinte malgré l’incorporation de graine de soja aplatie à la ration. Pour compenser ce déficit, 40 tonnes de tourteaux de colza sont achetées chaque année.

Pourquoi avez-vous fait le choix de la betterave fourragère pâturée ?

Le constat sur l’exploitation est le même que dans les fermes de la région. Le déficit fourrager estival, nous oblige à redistribuer une ration à l’auge en tapant dans les stocks, voir même de passer aux achats de fourrages complémentaires. Nous devions faire évoluer notre système afin d’enrayer ce cercle vicieux. Notre cahier des charges ne nous permettant pas la consommation de fourrage fermenté (type enrubannage), il a fallu trouver une autre production.

La betterave fourragère semblait offrir une alternative. Elle permettait en plus de produire un fourrage riche en énergie, par rapport aux autres productions estivales (RGI, Moha…). Autre atout et pas des moindres, le caractère pâturable de cette betterave lui donnait l’avantage par rapport à un maïs affouragé en vert couteux en temps mais surtout en mécanisation (non présente sur l’exploitation).

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir la variété RGT BRIGADIER ?

Ce qui nous a orientés vers RGT BRIGADIER, ceux sont les qualités de la variété. C’est sa racine émergente qui permet aux vaches de l’arracher facilement et de la consommer. C’est sa faible teneur en matière sèche qui assure son appétence. Et c’est le retour d’expériences sur le pâturage à l’étranger ou en France ( https://youtu.be/fasFCudfOZo ).

Comment avez-vous conduit RGT BRIGADIER ?

Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous avons fait le choix pour cette première année d’être très sécuritaire quant à la conduite culturale de la parcelle. Nous avons réalisé deux faux semis avant de la semer le 21 avril. Nous avons fractionné le désherbage en trois passages (2 x anti-graminées + anti-dicotylédones + 1 anti-graminées). La fertilisation s’est composée de 40 tonnes de fumier avant labour complétés de 140 unités d’azote, 75 U de potasse, 25 U de magnésie et 105 U de soufre.

Nous avons anticipé le début du pâturage au 30 juillet pour compenser la diminution du stock d’herbe sur pied dans les prairies. Nous avons suivi les recommandations en offrant un front d’attaque de 150 m de large environ soit 2 m par vache. Il aura fallu une semaine d’apprentissage pour que les vaches comprennent et se mettent véritablement à consommer cette nouvelle plante.

Le pâturage s’est poursuivi jusqu’au 1er décembre, ce qui est exceptionnel chez nous. Malgré un mois d’octobre bien arrosé, nous n’avons pas eu de problème de portance sur la parcelle. Nous n’avons noté aucun souci de santé ou de qualité bactériologique du lait pouvant être attribués à cette nouvelle pratique.

RGT BRIGADIER a-t-elle répondu à vos attentes ?

La réponse ne peut être que oui ! Il a fallu apprendre en même temps que les vaches mais l’offre alimentaire que nous a fournie RGT BRIGADIER nous a permis de sécuriser une partie de notre stock fourrager. L’incorporation de la betterave dans la ration d’été n’a pas pénalisé la qualité du lait produit. Au contraire, les taux ont même augmenté par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous ne pouvons pas, malgré tout, affirmer que cette augmentation est uniquement due à la betterave, car nous avons dû compléter notre ration avec du foin distribué à l’auge.

Pensez-vous intégrer RGT BRIGADIER dans vos prochains assolements ?

C’est un essai qui sera transformé à l’avenir. Nous profiterons de cette première expérience afin d’optimiser son utilisation et notamment le temps pour déplacer les vaches de la parcelle de betterave aux paddocks. Nous envisageons de privilégier l’implantation de plusieurs parcelles pour être au plus près des prairies pâturées et en faciliter l’accès. A posteriori, il est important de proposer un large front d’attaque pour éviter la concurrence alimentaire et le gaspillage. Enfin, il faut considérer la betterave comme une culture à part entière et veiller à conserver un ratio équilibré entre nos objectifs et les charges liés à sa production.

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